lundi 31 août 2015

Le chemin secret des lutins

Ce n'est pas tant l'absence
De sens, la démence
Qui me déroute

Mais je perds la raison
La ville s'enfonce
Les lampes adhèrent
Au ras des cimetières
Les corps nichent
Sous terre

Mais aujourd'hui
Un enfant réinvente la ville
Les rails dérouillent
Où que j'aille
Le réel se dépouille
De ses travers et de sa houille

Aujourd'hui
À travers tes yeux
Je revois le jour
Je renais au coeur de l'invention

Mille mercis
Guide dans la magie
Du miracle de la vie

Merci pour le vieux chien boîteux
Merci pour le mystère des chemins de fer
Merci de charmer la libraire
Merci de vouloir savoir
Le nom des mauvaises herbes, des peuples, des couleurs
Merci d'avoir ta propre idée sur la chose
Merci de tout essayer
Merci d'être neuf
Merci mon oeuf
De chanter l'éternel retour
Du soleil à la fin du jour

Métembriqueur

Tu t’analgésises au jusant d’une côte de porc
Alors qu’il faudrait te fondre à l’horizon.
Tu fais un jeûne de mamelles
T’imaginant qu’un vautour broie le littoral
Mais Deuil n’est qu’un des mille prénoms
De la chirurgie que tu t’administres
Dans l’errance de ton éclosion

Mille bœufs viendront bénir l’abstraction de ta rotule
Tu lèveras le coude sans savoir qu’il ne redescendra jamais
Magnétisé par un cosmos de canulars

Détruis les licous
Qui t’embourbent dans la prédation des mouches de l’irréel
Cautérise

Préfigure l’autopsie en rimant l’âme des loups